des témoignages


Pratiquer les cercles ProDAS ne laisse pas indifférent⋅e. Ce qu'ils apportent aux personnes comme aux institutions, est d'une grande richesse. A vous d'en apprécier la teneur à travers ces quelques témoignages. A vous également de nous envoyer le témoignage de vos propres découvertes du ProDAS pour que nous puissions les offrir en lecture dans la rubrique.

Par Christian Bokiau

Trouver un sens à la vie me taraude depuis ma petite enfance qui fut baignée entre l’amour de mes parents et leurs peurs de la violence de l’occupant pendant la guerre de 1940-1945.

Des questions ont guidé ma vie et résonnent toujours dans ma tête :

  • Comment l’être humain peut-il arriver à un tel niveau d’horreur, hier et encore aujourd’hui ?
  • Comment faire pour y remédier dans la mesure du possible ?
  • Comment calmer la violence en nous pour s’entendre et coopérer avec les autres ?

Qui cherche trouve …

J’ai trouvé et introduit en 1977 deux moyens de se rencontrer pacifiquement en diffusant les méthodes GORDON et PRODAS.

  • La méthode PRODAS est une procédure pour témoigner et s’écouter sur un thème affectif commun sans rejet de l’autre quelque soit son opinion.

Cette procédure simple et affective m’a permis comme homme de favoriser mon côté émotionnel trop souvent caché par le côté rationnel de mes propos.

  • La méthode GORDON m’a permis de communiquer de façon efficace « d’adulte à adulte » sans agressivité.

J’ai repensé ces propos à travers mes expériences de vie et j’ai écrit : « Se faire comprendre, Affirmation et bienveillance face aux heurts du quotidien » au Edition Chronique Sociale, en 2016 », que je vous invite à découvrir.

Pour diffuser davantage la méthode PRODAS, nous avons écrit, en collaboration avec mon épouse et Jacques Lalanne mon formateur en 1977, le livre « Parle, nous t’écoutons » pour se rencontrer sans conflit à l’école, en équipe, en famille » qui sera publié très prochainement.

Témoigner et partager au Librex, mon expérience de vie avec les vôtres me ravit pour bâtir un monde plus harmonieux.

​ Christian

Par Peggy Snoeck-Noordhoff

**ProDAS, c’est le plaisir de cheminer avec des pairs*

J’ai, pendant quarante ans, pratiqué des cercles de parole du ProDAS. J’ai animé avec des enfants de* l’enseignement maternel, du primaire, du professionnel, avec des adultes, des seniors, en inter-générationnel et je continuerai, parce que presque à chaque fois, je vibre, je suis émue.

En m’exprimant, je me découvre, en écoutant, je découvre les autres. Nous prenons conscience de nos similitudes, de nos complémentarités et de notre interdépendance.

Lorsqu’une personne s’exprime dans sa vérité et que le voile des apparences et des conventions sociales se soulève, des trésors de lumière et d’ombre se dévoilent. Toute tentation de jugement disparaît et j’ai la sensation de grandir en humanité.

Jeune, j’ai pratiqué le cercle avec des préoccupations purement pédagogiques, aujourd’hui, je pratique pour le plaisir de cheminer avec mes semblables vers une inaccessible étoile de bonté.*

La magie du ProDAS

Dans les cercles de parole, paradoxalement, ce sont les silences qui font la magie.

Il y a les silences « avant »

Ce sont des silences gênés, dans les groupes nouvellement construits lorsque personne n’ose se décider à parler après l’animateur. Il s’agit alors de les alléger en répétant calmement le thème.

Ce sont parfois des silences graves, des groupes déjà mûrs, chargés de réflexion, d’introspection. Le silence de ceux dont Giono dit « vous êtes passés à une parole qui ruisselle de la rosée du silence »

Et il y a les silences « après »

« Pour qu’une parole soit comprise et sentie, il faut qu’elle soit précédée et suivie d’un silence » C’est un proverbe africain, que je rappelle souvent quand quelqu’un, peut-être par timidité, est trop pressé de se délivrer de ce qu’il lui semble urgent à dire.

Nous sommes encore tout imprégnés de la parole qui précède, dont en savourons la couleur émotionnelle et nous ne sommes pas encore prêts à entrer dans le monde d’un autre.

Et, merveille, il y a les silences » magiques », chargés de douceur et d’infinie tendresse après un témoignage émouvant. Que seul un « merci » peut éventuellement souligner.

L’animateur aguerri sent la qualité du silence.

Le silence après Mozart, c’est encore du Mozart"

​ Peggy

Par Anne Bernard

"Je suis la coordinatrice du Centre régional du Libre Examen, une association socio-éducative belge qui a pour objectif d’encourager la pratique du libre examen par le questionnement constant, aussi bien de soi que des réalités sociales qui nous entourent. En stimulant les capacités d’analyse de chacun⋅e, cette démarche critique libre-exaministe vise à favoriser les prises de conscience à la base de toute transformation individuelle et/ou collective. Elle cherche à développer les attitudes responsables et la participation active dans la vie de la cité, notamment en luttant contre toute forme de préjugés et de discriminations, de violences et d’inégalités, d’assujettissements et de dominations.

L'espace de parole et de débat permet d'expérimenter des approches de société que nous espérons en adéquation avec les valeurs de liberté, d'égalité, de solidarité, pour au final offrir aux citoyen⋅nes la possibilité d’exercer leur libre engagement sans tabous ni contraintes.

Cela étant, comme le disait Freud, « Penser, c'est violent ! » Que ce soit lors d'une conférence à large audience ou une animation en atelier restreint, faire l'apprentissage de nouveaux savoirs, c'est s'imposer des conflits sociocognitifs parfois difficiles à digérer. Confronter ses idées et valeurs à celles des autres, argumenter ou contre-argumenter, c'est s'exposer à des réactions vives et donc à une charge émotionnelle. Sans cadre pour apprendre à dire et écouter, sereinement, avec attention, impossible de penser correctement et construire de l'intelligence collective !

Lorsque Peggy m'a fait découvrir les cercles de parole ProDAS, j'ai tout de suite compris l'intérêt de l'outil. Ce dernier allait nous réapprendre à mettre des mots sur les ressentis et les émotions. Sans crainte du jugement, dans un cadre sécurisant, lors de moment privilégié consacré à cela. Même s'il ne s'agit pas de débattre dans un cercle, la pratique régulière du ProDAS allait permettre aux participant⋅es d’acquérir une posture de parole propice à l'expression de soi, à l'écoute de l'autre, et par ailleurs à des réflexions apaisées. Chacun⋅e allait construire son identité et trouver sa place dans une société diversifiée, reconnue par et pour toutes et tous. La qualité des débats lors des conférences et autres activités du Librex allait s'en trouver améliorée.

Depuis 7 ans maintenant, le centre Librex promeut le ProDAS qui entre en parfaite adéquation avec sa démarche du libre examen. Les participant⋅es à nos activités qui apprennent à utiliser les deux, savent mieux conjuguer la raison et le cœur."

​ Anne

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